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Prière de Silvio Pellico

Prières > pour les Prisonniers

Voici une Prière à la Mère des affligés « Ô Vierge, Tu ne repousses pas les cœurs souillés qui s'adressent à Toi du fond de leur triste exil » de Silvio Pellico (1789-1854), Professeur italien de français au collège des orphelins militaires de Milan qui fut l’un des poètes les plus distingués de l’Italie arrêté pour conspiration et emprisonné plus de dix années pendant lesquelles il fit connaitre ses conditions de vie en prison et sa foi par la rédaction d'un livre « Mes prisons ».



La Prière de Silvio Pellico en prison « Ô Vierge, Tu ne repousses pas les cœurs souillés qui s'adressent à Toi du fond de leur triste exil » :

« Ô Vierge sacrée, que le Seigneur choisît pour naître de Ton sein Homme de douleurs, Homme qui nous fut, à tous, un Modèle éclatant. Ô Vierge, Tu ne repousses pas, quoique Pure, les cœurs souillés qui s'adressent à Toi et, comme ton Fils, Tu désires le salut, mais non pas la mort des pécheurs. Ah ! Tourne encore vers moi ces divins Regards, qui toujours sont émus de clémence pour ceux qui prient, du fond de leur triste exil ! Je T'aimai dès mon enfance ; plus tard je semblai m'être éloigné de Toi, mais souvent Ta pensée me fit pleurer sur mes longs égarements ; et, en ces jours de doute, lorsque, bien des fois, je me tourmentais en moi-même de l'illusion de mon orgueil, un invincible besoin de Dieu venait de temps en temps m'assaillir, et il me semblait que Tu me portais à l'espérance. Si alors je me retirais dans un temple, je cherchais Ton image, puis je mettais ma foi en ce Visage virginal et céleste ; et je me réjouissais, en pensant que, dans le Paradis, près de l'éclat de l'éternelle Beauté, rayonnait le Sourire d'une femme ; le Sourire d'une mère accoutumée à la tendresse, et jalouse de voir grandir en vertus, avec allégresse, ces chers enfants qu'elle aime si fort ! Oh ! Non, ne m'abandonne point, quoique les passions d'une jeunesse mobile et inquiète m'aient trop conduit par les voies funestes de l'infidélité. Désormais je T'aimerai avec plus de constance ; mes pas ne s'égareront plus de Ton doux Sentier, car j'ai vu que, hors de là, tout est mensonge. Mon âme n'est pas digne de Toi, mais songe qu'elle est l'ouvrage du Fils béni qui est né de Toi, et qui a souffert pour moi. Ramène cette âme à ton Bien-aimé ; dis-Lui que toujours j'espérais en Lui et en Toi ; dis-Lui que Tu m'as ordonné d'avoir confiance. Dis-Lui que mon malheur T'affligeait ; dis-Lui que Ton amour me veut voir sain et sauf ; dis-Lui qu’Il me donnait à Toi, du haut du Golgotha. Lorsqu’Il entendra ces nobles paroles d'une mère, Il sourira, comme Il sourit d'ordinaire à Tes sages Désirs. Si mon cœur et mes accents Lui déplurent, Il me donnera un cœur et des accents nouveaux, tellement que je devrai Lui être plus cher. Ma lyre sanctifiée fera entendre des hymnes plus beaux et plus éclatants, quand elle dira comment Tu sauves du danger les malheureux. Alors peut-être plus d'une âme qui va fuyant avec dédain Ton culte pieux, et qui croit que Tu es l’Idole de quelques hommes simples et ignorants, s'arrêtera, parce que je T'ai célébrée, et dira : « Mais quelle est donc Celle que chante cet audacieux ? » En élevant ses regards, il apprendra qui Tu es, il s'étonnera, il T'aimera; il éprouvera cette noble honte que m'ont donnée mes funestes égarements. Oh ! Montre-Toi la Reine du pécheur, quand même il serait faible encore, et que parfois Tu verrais son âme portée aux viles affections. Mon pouvoir est peu de chose, mais le Tien est beaucoup ; à travers les précipices et les torrents, je tremble, je tombe ; comment que je sois, écoute mes cris. Bien souvent, en un gué difficile, Tu me tendis la main, et je sortis de l'onde. Que Ta douce Main vienne m'élever, de degré en degré, du milieu de ces périls aux célestes Rivages ».

Ainsi soit-il.


Silvio Pellico (1789-1854)

Silvio-Pellico.jpg

Voir également de Silvio Pellico :
La Prière de Silvio Pellico en prison « Ô Vierge, Tu ne repousses pas les cœurs souillés qui s'adressent à Toi du fond de leur triste exil »
La Prière de Silvio Pellico « Ô Marie, Ton invisible Main essuya mes pleurs aux jours les plus malheureux de ma vie »