Voici la retransmission vidéo de la « Sainte Messe du Vendredi après les Cendres » (Feria Sexta post Cineres) avec l’ensemble des Textes Liturgiques(Introït « Audivit Dominus » ; Collecte ; Lecture du prophète Isaïe 58, 1-9 sur le culte hypocrite ; Graduel psaume 26, 4 ; Trait Ps 102, 10 ; 78, 8-9 ; Évangile selon Saint Matthieu 5, 43-48 ; 6, 1-4 sur l’amour des ennemis et l’aumône ; Offertoire psaume 118, 154 et 125 ; Secrète ; Préface du Carême ; Communion psaume 2, 11-12 ; PostCommunion ; Oraison sur le peuple) en latin et en français selon le Rite Tridentin de la Messe de Saint Pie V dite « Messe de Toujours » célébrée en l'église Saint Nicolas du Chardonnet à Paris par Monsieur l’Abbé Denys de Crécy
La Sainte Messe du Vendredi après les Cendres (Feria Sexta post Cineres) :
IIIème classe - Station aux Saints-Jean-et-Paul – Ornements violets
C'est en la Basilique des Saints Jean et Paul que se rendent aujourd'hui les Chrétiens de Rome. Ces deux Saints fêtés le 26 juin qui donnèrent leur maison aux pauvres, nous sont donnés en exemple par l'Église. Les lectures nous rappellent que, pour plaire à Dieu, la pénitence extérieure doit être le signe de la conversion intérieure et spécialement de la charité. Car Dieu reconnaît son enfant en celui qui pratique la charité, et Il répond à son appel.
INTROÏT (Psaume 29, 11) C’est avec une prière d’action de grâces sur les lèvres que nous nous rendons dans la Maison de Dieu. Pourquoi ces actions de grâces ? Nous remercions Dieu d’avoir eu pitié de nous. Que nous soyons dans les rangs des catéchumènes ou dans ceux des pénitents, c’est à la miséricorde de Dieu que nous devons d’avoir « été admis » au nombre de ses enfants. Récitons en entier le Psaume 29 ; c’est déjà un chant pascal ; il nous fera entrer dans le véritable esprit du Carême. Cet esprit n’est pas seulement un esprit de pénitence. Ce que veut surtout le Carême, c’est faire vivre en nous la Grâce du Baptême. Audivit Dominus, et misértus est mihi : Dóminus factus est adiútor meus.
Le Seigneur a entendu et Il a eu pitié de moi ; le Seigneur s’est fait mon protecteur. Ps. 29, 2 : Exaltábo te, Dómine, quóniam suscepísti me : nec delectásti inimícos meos super me.
Ps. 29, 2 : Je Vous exalterai, Seigneur, parce que Vous m’avez relevé et que Vous n’avez pas réjoui mes ennemis à mon sujet. V/. Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, sicut erat in principio, et nunc et semper, et in saecula saeculorum. Amen
V/. Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme Il était au Commencement, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il
Puis on répète l'antienne « Audivit Dominus ». Cette façon de répéter l'Introït s'observe pendant toute l'année.
COLLECTE Inchoáta ieiúnia, quǽsumus, Dómine, benígno favore proséquere : ut observántiam, quam corporáliter exhibémus, méntibus etiam sincéris exercére valeámus. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Favorisez dans votre bonté, Seigneur, nous Vous en supplions, les jeûnes dont nous avons commencé le cours ; afin qu’accomplissant corporellement cette observance, nous puissions aussi la poursuivre d’un cœur sincère. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
LECTURE du prophète Isaïe 58, 1-9 Comme tous les prophètes, Isaïe insiste sur la nécessaire transformation intérieure de nos âmes. Il rappelle surtout que le jeûne agréable au Seigneur, c'est la charité en acte : « Partage ton pain avec celui qui a faim... » Hæc dicit Dóminus Deus : Clama, ne cesses : quasi tuba exálta vocem tuam : et annúntia pópulo meo scélera eórum, et dómui Iacob peccáta eórum. Me étenim de die in diem quærunt, et scire vias meas volunt : quasi gens, quæ iustítiam fécerit, et iudícium Dei sui non derelíquerit : rogant me iudícia iustítiæ : appropinquáre Deo volunt. Quare ieiunávimus, et non aspexísti : humiliávimus ánimas nostras, et nescísti ? Ecce, in die ieiúnii vestri invénitur volúntas vestra, et omnes debitóres vestros repétitis. Ecce, ad lites et contentiónes ieiunátis, et percútitis pugno ímpie. Nolíte ieiunáre sicut usque ad hanc diem, ut audiátur in excélso clamor vester. Numquid tale est ieiúnium, quod elégi, per diem afflígere hóminem ánimam suam ? numquid contorquére quasi círculum caput suum, et saccum et cínerem stérnere ? numquid istud vocábis ieiúnium, et diem acceptábilem Dómino ? Nonne hoc est magis ieiúnium quod elégi ? dissólve colligatiónes impietátis, solve fascículos depriméntes : dimítte eos, qui confrácti sunt, líberos, et omne onus dirúmpe. Frange esuriénti panem tuum, et egénos vagósque induc in domum tuam : cum víderis nudum, operi eum, et carnem tuam ne despéxeris. Tunc erúmpet quasi mane lumen tuum, et sánitas tua cítius oriétur, et anteíbit fáciem tuam iustítia tua, et glória Dómini cólliget te. Tunc invocábis, et Dóminus exáudiet : clamábis, et dicet : Ecce, adsum. Quia miséricors sum, Dóminus, Deus tuus.
Ainsi parle le Seigneur Dieu : Crie à plein gosier, ne te retiens pas ; fais retentir ta voix comme la trompette, et dénonce à mon peuple son péché, à la maison de Jacob ses iniquités. Ils me cherchent chaque jour, et ils veulent connaître mes voies, comme une nation qui aurait pratiqué la justice ; et n’aurait pas abandonné le Commandement de son Dieu ; Ils me demandent des jugements justes, ils veulent que Dieu s’approche. Que nous sert de jeûner, si vous ne Le voyez pas, d’humilier notre âme, si vous n’y prenez pas garde ? Au jour de votre jeûne, vous faites vos affaires et vous pressez au travail tous vos mercenaires. Voici, c’est en vous disputant et vous querellant que vous jeûnez ; jusqu’à frapper du poing méchamment ! Vous ne jeûnez pas en ce jour, de manière à faire écouter votre voix en Haut. Est-ce à un jeûne pareil que je prends plaisir ? Est-ce là un jour où l’homme humilie son âme ? Courber la tête comme un jonc, se coucher sur le sac et la cendre, est-ce là ce que tu appelles un jeûne, un jour agréable au Seigneur ? Le jeûne que je choisis ne consiste-t-il pas en ceci : détacher les chaînes injustes, délier les nœuds du joug, renvoyer libres les opprimés, briser toute espèce de joug ? Ne consiste-t-il pas à rompre ton pain à celui qui a faim, à recueillir chez toi les malheureux sans asile ; si tu vois un homme nu, à le couvrir, à ne point te détourner de ta propre chair ? Alors ta lumière poindra comme l’aurore, et ta guérison germera promptement ; ta justice marchera devant toi ; la gloire du Seigneur sera ton arrière garde. Alors tu appelleras, et le Seigneur répondra, tu crieras, et Il dira : Me voici ! Car je suis miséricordieux, moi le Seigneur votre Dieu.
GRADUEL (psaume 26, 4) Prière du pécheur qui désire rentrer à la Maison paternelle : Unam pétii a Dómino, hanc requíram, ut inhábitem in domo Dómini.
Il est une chose que j’ai demandé au Seigneur, et je la rechercherai uniquement : c’est d’habiter dans la Maison du Seigneur. V/. Ut vídeam voluptátem Dómini, et prótegar a templo sancto eius.
V/. Pour contempler les délices et être protégé par son saint Temple.
TRAIT (psaume 102, 10 ; 78, 8-9) Le Trait suivant est dit aux Messes des lundis, mercredis et vendredis jusqu’au Mercredi de la Semaine Sainte inclus sauf au Mercredi des Quatre-Temps : Domine, non secúndum peccáta nostra, quæ fécimus nos : neque secúndum iniquitátes nostras retríbuas nobis.
Seigneur, ne nous traitez pas selon nos péchés, et ne nous punissez pas selon nos iniquités. V/. Dómine, ne memíneris iniquitátum nostrarum antiquarum : cito antícipent nos misericórdiæ tuæ, quia páuperes facti sumus nimis. (Ici on se met à genoux)
V/. Seigneur, ne Vous souvenez plus de nos anciennes iniquités ; que vos Miséricordes viennent en hâte au-devant de nous, car nous sommes réduits à la dernière misère. V/. Adiuva nos, Deus, salutáris noster : et propter glóriam nóminis tui, Dómine, libera nos : et propítius esto peccátis nostris, propter nomen tuum.
V/. Aidez-nous, ô Dieu notre Sauveur, et pour la Gloire de votre Nom, Seigneur, délivrez-nous et pardonnez-nous nos péchés, à cause de votre Nom.
ÉVANGILE (Matthieu VIII, 5-13) Jésus nous demande la perfection de l'amour. C'est la grande Loi du Christianisme. + Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum 5, 43-48 ; 6, 1-4
Lecture du Saint Évangile selon Saint Matthieu 5, 43-48 ; 6, 1-4 In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Audístis, quia dictum est : Diliges próximum tuum, et odio habébis inimícum tuum. Ego autem dico vobis : Dilígite inimícos vestros, benefácite his, qui odérunt vos, et oráte pro persequéntibus et calumniántibus vos, ut sitisfílii Patris vestri, qui in cælis est : qui solem suum oriri facit super bonos et malos, et pluit super iustos et iniústos. Si enim dilígitis eos, qui vos díligunt, quam mercédem habébitis ? nonne et publicáni hoc fáciunt ? Et si salutavéritis fratres vestros tantum, quid ámplius fácitis ? nonne et éthnici hoc fáciunt ? Estóte ergo vos perfécti, sicut et Pater vester cæléstis perféctus est. Atténdite, ne iustítiam vestram faciátis coram homínibus, ut videámini ab eis : alióquin mercédem non habébitis apud Patrem vestrum, qui in cælis est. Cum ergo facis eleemósynam, noli tuba cánere ante te, sicut hypócritæ fáciunt in synagógis et in vicis, ut honorificéntur ab homínibus. Amen, dico vobis, recepérunt mercédem suam. Te autem faciénte eleemósynam, nésciat sinístra tua, quid fáciat déxtera tua, ut sit eleemósyna tua in abscóndito, et Pater tuus, qui videt in abscóndito, reddet tibi.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton proche, et tu haïras ton ennemi. Et moi je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin que vous deveniez enfants de votre Père qui est dans les Cieux ; car Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et descendre la pluie sur les justes et sur les injustes. Si en effet vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les Publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les Païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. Gardez-vous de pratiquer votre justice aux regards des hommes pour être vus d’eux ; autrement, vous n’avez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les Cieux. Quand donc tu fais l’aumône, ne fais pas sonner de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d’être glorifiés par les hommes ; en vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Pour toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
OFFERTOIRE (psaume 118, 154 et 125) Pour répondre à l'invitation de Jésus à la perfection, nous avons besoin de sa Grâce. Dómine, vivífica me secúndum elóquium tuum : ut sciam testimónia tua.
Seigneur, rendez-moi la vie selon votre Parole, afin que je connaisse vos témoignages.
SECRÈTE Sacrifícium, Dómine, observántiæ quadragesimális, quod offérimus, præsta, quǽsumus : ut tibi et mentes nostras reddat accéptas, et continéntiæ promptióris nobis tríbuat facultátem. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Accordez-nous, s’il Vous plaît, Seigneur, que le sacrifice que nous Vous offrons, en l’observance quadragésimale, Vous rende nos âmes agréables et nous procure le moyen de nous dominer nous-mêmes plus résolument. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
PRÉFACE DU CARÊME La Préface du Carême (Præfatio de Quadragesima) suivante est dite jusqu’au samedi avant le Dimanche de la Passion inclus, selon les rubriques : Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus :
Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre salut, de Vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant :
Qui corporáli jejúnio vitia cómprimis, mentem élevas, virtútem largíris et prǽmia : per Christum Dóminum nostrum.
Vous qui, par le jeûne corporel, réprimez les vices, élevez l’âme, accordez la force et la récompense : par le Christ notre Seigneur.
Per quem maiestátem tuam laudant Angeli, adórant Dominatiónes, tremunt Potestátes. Cæli cælorúmque Virtútes ac beáta Séraphim sócia exsultatióne concélebrant. Cum quibus et nostras voces ut admítti iúbeas, deprecámur, súpplici confessióne dicentes.
Par Lui les Anges louent votre Majesté, les Dominations Vous adorent, les Puissances se prosternent en tremblant. Les Cieux, les Vertus des cieux et les bienheureux Séraphins La célèbrent, unis dans une même allégresse. A leurs chants, nous Vous prions, laissez se joindre aussi nos voix pour proclamer dans une humble louange.
COMMUNION (psaume 2, 11-12) La Crainte de Dieu nous sort de notre tiédeur et nous invite à la conversion. Servite Dómino in timóre, et exsultáte ei cum tremóre : apprehéndite disciplínam, ne pereátis de via iusta.
Servez le Seigneur avec crainte, et réjouissez-vous en Lui avec tremblement. Attachez-vous à la Doctrine pour que vous ne périssiez pas hors de la voie droite.
POSTCOMMUNION Spíritum nobis, Dómine, tuæ cantátis infúnde : ut, quos uno pane cælésti satiásti, tua fácias pietáte concórdes. Per Dominum nostrum Iesum Christum, Filium tuum, qui tecum vivit et regnat in unitate eiusdem Spiritus Sancti Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Répandez en nous, Seigneur, votre esprit de charité afin que ceux que Vous avez rassasiés d’un même pain céleste, Vous les rendiez, grâce à votre bonté, vraiment unis de cœur. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du même Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
ORAISON SUR LE PEUPLE Orémus : Humiliáte cápita vestra Deo.
Prions : Humiliez vos têtes devant Dieu. Tuére, Dómine, pópulum tuum et ab ómnibus peccátis cleménter emúnda : quia nulla ei nocébit advérsitas, si nulla ei dominétur iníquitas. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Protégez votre peuple, Seigneur, et purifiez-le avec clémence de tous ses péchés, car si nulle iniquité ne le domine, aucune adversité ne lui nuira. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.