Voici la retransmission vidéo de la « Sainte Messe du Samedi de la Passion » (Sabbato infra Hebdomadam Passionis) avec l’ensemble des Textes Liturgiques (Introït « Miserere mihi, Domine » ; Collecte ; Lecture du prophète Jérémie 18, 18-23 figure du Christ ; Graduel psaume 34, 20.22 ; Évangile selon Saint Jean 12, 10-36 de Notre Seigneur Jésus-Christ lors de son entrée solennelle dans Jérusalem ; Offertoire psaume 118, 12.121.42 ; Secrète ; Préface de la Sainte Croix ; Communion psaume 26, 12 ; PostCommunion ; Oraison sur le peuple) en latin et en français selon le Rite Tridentin de la Messe de Saint Pie V dite « Messe de Toujours » célébrée en l'église Saint Nicolas du Chardonnet à Paris par Monsieur l’Abbé Gabriel Billecocq
La Sainte Messe du Samedi de la Passion (Sabbato infra Hebdomadam Passionis) :
IIIème classe - Station à Saint-Jean-devant-Ia-Porte-Latine – Ornements violets
C’est à l'endroit où, selon une tradition, saint Jean fut plongé, par ordre de l'empereur Domitien, dans une chaudière d'huile bouillante sur la voie latine, que fut élevée l'église de la Station. Ce jour étant aliturgique jusqu’au VIIIe siècle (le Pape faisait alors d'abondantes aumônes aux pauvres), les chants sont repris de la Messe d'hier Vendredi. Elle est comme une vigile du Dimanche des Rameaux.
INTROÏT (psaume 30, 10.16.18) Ce Psaume 30 décrit prophétiquement l’angoisse de Jésus durant sa Passion ; il prophétise aussi sa confiance inébranlable, et c'est un de ses versets que Jésus reprendra sur la Croix : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ». Miserere mihi, Domine, quóniam tríbulor : líbera me, et éripe me de mánibus inimicórum meórum et a persequéntibus me : Dómine, non confúndar, quóniam invocávi te.
Ayez pitié de moi, Seigneur, car je suis très affligé, délivrez-moi et arrachez-moi de la main de mes ennemis et de mes persécuteurs. Seigneur, que je ne sois pas confondu, car je Vous ai invoqué. Ps. 30, 2 : In te, Dómine, sperávi, non confúndar in ætérnum : in iustítia tua libera me. Miserére mihi.
Ps. 30, 2 : J’ai espéré en Vous, Seigneur, que je ne sois jamais confondu ; dans votre justice, délivrez-moi.
Puis on répète l'antienne « Miserere mihi, Domine » sans dire le Gloria.
COLLECTE Nous supplions Dieu dans la Collecte, afin que le peuple qui Lui est consacré développe, par les bonnes œuvres et la vraie dévotion, ce germe de sainteté que le Baptême a déposé en lui. L’école où l’on doit apprendre cette discipline de perfection est l’Église elle-même, ses Sacrements, sa Liturgie, en sorte que la vie Chrétienne devient toute une longue chaîne de Grâces dépendantes l’une de l’autre ; une Grâce sert de préparation et nous dispose à une Grâce ultérieure. Profíciat, quǽsumus, Dómine, plebs tibi dicáta piæ devotiónis afféctu : ut sacris actiónibus erudíta, quanto maiestáti tuæ fit grátior, tanto donis potióribus augeátur. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Faites, nous Vous en prions. Seigneur, que le peuple qui Vous est consacré, progresse dans la ferveur d’une pieuse dévotion, en sorte que, trouvant une instruction dans les actions saintes, il soit d’autant plus enrichi de vos dons les meilleurs, qu’il se rendra plus agréable à votre Majesté. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
LECTURE du prophète Jérémie 18, 18-23 Jérémie, poursuivi par les Juifs, implore le secours de Dieu et le châtiment pour ses ennemis. Il préfigure le Christ, mais celui-ci pardonnera à ses ennemis. In diébus illis : Dixérunt ímpii Iudǽi ad ínvicem : Veníte, et cogitémus contra iustum cogitatiónes : non enim períbit lex a sacerdóte, neque consílium a sapiénte, nec sermo a prophéta : veníte, et percutiámus eum lingua, et non attendámus ad univérsos sermónes eius. Atténde, Dómine, ad me, et audi vocem adversariórum meórum. Numquid rédditur pro bono malum, quia fodérunt fóveam ánimæ meæ ? Recordáre, quod stéterim in conspéctu tuo, ut lóquerer pro eis bonum, et avérterem indignatiónem tuam ab eis. Proptérea da fílios eórum in famem, et deduc eos in manus gládii : fiant uxóres eórum absque líberis, et víduæ : et viri eárum interficiántur morte : iúvenes eórum confodiántur gládio in prǽlio. Audiátur clamor de dómibus eórum : addúces enim super eos latrónem repénte : quia fodérunt foveam, ut cáperent me, et láqueos abscondérunt pédibus meis. Tu autem, Dómine, scis omne consílium eórum advérsum me in mortem : ne propitiéris iniquitáti eórum, et peccátum eórum a fácie tua non deleátur. Fiant corruéntes in conspéctu tuo, in témpore furóris tui ab útere eis, Dómine, Deus noster.
En ces jours-là, les Juifs impies se dirent entre eux : Venez, et formons des desseins contre le Juste ; car la loi ne périra pas faute de prêtre, ni le conseil faute de sage, ni la parole faute de prophète ; venez, frappons-Le avec la langue, et ne prenons pas garde à tous ses discours. Jetez les yeux sur moi, Seigneur, et écoutez la voix de mes adversaires. Est-ce qu’on rend le mal pour le bien, puisqu’ils creusent une fosse pour m’ôter la vie ? Souvenez-Vous que je me suis tenu devant Vous, pour Vous parler en leur faveur, et pour détourner d’eux votre indignation. C’est pourquoi livrez leurs enfants à la famine, et faites-les passer au fil de l’épée ; que leurs femmes perdent leurs enfants et deviennent veuves, et que leurs maris soient mis à mort ; que leurs jeunes gens soient percés par le glaive dans le combat ; qu’on entende des cris sortir de leurs maisons ; car Vous ferez fondre soudain sur eux le brigand, parce qu’ils ont creusé une fosse pour me prendre, et qu’ils ont caché des filets sous mes pieds. Mais Vous, Seigneur, Vous connaissez tous leurs desseins de mort contre moi ; ne leur pardonnez pas leur iniquité, et que leur péché ne s’efface pas de devant Vous ; qu’ils tombent en votre Présence ; au temps de votre fureur traitez-les sévèrement, ô Seigneur notre Dieu.
GRADUEL (psaume 34, 20.22) Le Graduel tiré du Psaume 34 décrit la duplicité et la malice des ennemis du Juste Pacífice loquebántur mihi inimíci mei : et in ira molésti erant mihi.
En m’adressant des paroles de paix mes ennemis dans leur colère méditaient de perfides desseins. V/. Vidísti, Dómine, ne síleas : ne discédas a me.
V/. Vous avez vu, Seigneur ; ne restez pas en silence ; ne Vous éloignez pas de moi.
ÉVANGILE (Jean 12, 10-36) « C’est le grain tombé en terre qui parle, Celui qui est mort pour se multiplier : ce qu'Il demande de nous, Il l'a fait Lui-même en premier. Par son Commandement, Il nous instruit ; mais par son exemple, Il nous précède. Le Christ, en effet, n'a pas aimé sa vie en ce monde ; Il est venu pour la perdre et la livrer pour nous. Il est venu aussi pour la reprendre quand Il voudrait, parce qu'Il était Dieu. Mais comment avec une telle puissance, a-t-Il pu être accessible au trouble ? C'est qu’Il porte en Lui notre faiblesse. Quand Il se trouble ainsi à l'approche de la mort, c'est notre propre peur qu'Il porte en Lui » (Saint Augustin) + Sequéntia sancti Evangélii secundum Ioánnem XII, 10-36
Lecture du Saint Évangile selon Saint Jean 12, 10-36 In illo témpore : Cogitavérunt príncipes sacerdótum, ut et Lázarum interfícerent : quia multi propter illum abíbant ex Iudǽis, et credébant in Iesum. In crastínum autem turba multa, quæ vénerat ad diem festum, cum audíssent, quia venit Iesus Ierosólymam, accepérunt ramos palmárum, et processérunt óbviam ei, et clamábant : Hosánna, benedíctus, qui venit in nómine Dómini, Rex Israël. Et invénit Iesus aséllum, et sedit super eum, sicut scriptum est : Noli timére, fília Sion : ecce, Rex tuus venit sedens super pullum ásinæ. Hæc non cognovérunt discípuli eius primum : sed quando glorificátus est Iesus, tunc recordáti sunt, quia hæc erant scripta de eo : et hæc fecérunt ei. Testimónium ergo perhibébat turba, quæ erat cum eo, quando Lázarum vocávit de monuménto, et suscitávit eum a mórtuis. Proptérea et óbviam venit ei turba : quia audiérunt eum fecísse hoc signum. Pharisǽi ergo dixérunt ad semetípsos : Vidétis, quia nihil profícimus ? Ecce, mundus totus post eum ábiit. Erant autem quidam gentíles ex his, qui ascénderant, ut adorárent in die festo. Hi ergo accessérunt ad Philíppum, qui erat a Bethsáida Galilǽæ : et rogábant eum, dicéntes : Dómine, vólumus Iesum vidére. Venit Philíppus, et dicit Andréæ : Andréas rursum et Philíppus dixérunt Iesu. Iesus autem respóndit eis, dicens : Venit hora, ut clarificétur Fílius hóminis. Amen, amen, dico vobis, nisi granum fruménti cadens in terram mórtuum fúerit, ipsum solum manet : si autem mórtuum fúerit, multum fructum affert. Qui amat ánimam suam, perdet eam : et qui odit ánimam suam in hoc mundo, in vitam ætérnam custódit eam. Si quis mihi minístrat, me sequátur : et ubi sum ego, illic et miníster meus erit. Si quis mihi ministráverit, honorificábit eum Pater meus. Nunc anima mea turbáta est. Et quid dicam ? Pater, salvífica me ex hac hora. Sed proptérea veni in horam hanc. Pater, clarífica nomen tuum. Venit ergo vox de cælo : Et clarificávi, et íterum clarificábo. Turba ergo, quæ stabat et audíerat, dicebat tonítruum esse factum. Alii dicébant : Angelus ei locútus est. Respóndit Iesus et dixit : Non propter me hæc vox venit, sed propter vos. Nunc iudícium est mundi, nunc princeps huius mundi eiiciétur foras. Et ego si exaltátus fúero a terra, ómnia traham ad meípsum. (Hoc autem dicebat, signíficans, qua morte esset moritúrus.) Respóndit ei turba : Nos audívimus ex lege, quia Christus manet in ætérnum, et quómodo tu dicis : Oportet exaltári Fílium hominis ? Quis est iste Fílius hominis ? Dixit ergo eis Iesus : Adhuc módicum lumen in vobis est. Ambuláte, dum lucem habétis, ut non vos ténebræ comprehéndant : et qui ámbulat in ténebris, nescit, quo vadat. Dum lucem habétis, crédite in lucem : ut fílii lucis sitis. Hæc locútus est Iesus : et ábiit, et abscóndit se ab eis.
En ce temps-là, les princes des prêtres pensèrent à faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup d’entre les Juifs se retiraient d’eux à cause de lui, et croyaient en Jésus. Le lendemain, une foule nombreuse, qui était venue pour la fête, ayant appris que Jésus venait à Jérusalem, prit des branches de palmier, et alla au-devant de Lui, en criant : Hosanna ! Béni soit Celui qui vient au Nom du Seigneur, le roi d’Israël ! Jésus trouva un ânon, et s’assit dessus, ainsi qu’il est écrit : Ne crains point, fille de Sion ; voici ton roi, qui vient assis sur le petit d’une ânesse. Les disciples ne comprirent pas d’abord ces choses ; mais, après que Jésus eut été glorifié, ils se souvinrent alors qu’elles avaient été écrites à son sujet, et qu’ils les lui avaient faites. La foule qui était avec Lui lorsqu’Il avait appelé Lazare du tombeau, et l’avait ressuscité d’entre les morts, Lui rendait témoignage. C’est pour cela aussi que la foule vint au-devant de Lui, parce qu’ils avaient appris qu’Il avait fait ce miracle. Les Pharisiens dirent donc entre eux : Voyez-vous que nous ne gagnons rien ? Voilà que tout le monde va après Lui. Or il y avait là quelques Gentils, de ceux qui étaient montés pour adorer au jour de la fête. Ils s’approchèrent de Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée ; et ils le priaient, en disant : Seigneur, nous voulons voir Jésus. Philippe vint, et le dit à André : puis André et Philippe le dirent à Jésus. Jésus leur répondit : L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de froment qui tombe en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie, la perdra ; et celui qui hait sa vie dans ce monde, la conserve pour la Vie éternelle. Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et là où je suis, mon serviteur sera aussi. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. Maintenant, mon âme est troublée. Et que dirai-je ? Père, délivrez-moi de cette heure. Mais c’est pour cela que je suis arrivé à cette heure. Père, glorifiez votre Nom. Alors vint une voix du Ciel : Je L’ai glorifié, et je Le glorifierai encore. La foule, qui était présente, et qui avait entendu, disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : C’est un Ange qui Lui a parlé. Jésus répondit, et dit : Ce n’est pas pour moi que cette Voix est venue, mais pour vous. C’est maintenant le Jugement du monde ; c’est maintenant que le prince de ce monde va être jeté dehors. Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi. Il disait cela, pour marquer de quelle mort Il devait mourir. La foule Lui répondit : Nous avons appris de la Loi que le Christ demeure éternellement ; comment donc dites-Vous : II faut que le Fils de l’homme soit élevé ? Quel est ce Fils de l’homme ? Jésus leur dit : La lumière est encore pour un temps parmi vous. Marchez pendant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous surprennent. Celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière. Jésus dit ces choses, puis Il s’en alla, et se cacha d’eux.
OFFERTOIRE (psaume 118, 12.121.42) Le verset pour l’oblation est tiré du Psaume 118 Benedíctus es, Dómine, doce me iustificatiónes tuas : et non tradas calumniántibus me supérbis : et respondébo exprobrántibus mihi verbum.
Vous êtes béni, Seigneur : enseignez-moi vos Commandements ; ne me livrez pas aux superbes qui me calomnient : et je pourrai répondre à ceux qui m’insultent.
SECRÈTE Dans la Collecte qui précède la Préface, nous supplions la divine clémence de daigner soustraire à toute faute et à tout péril — la faute regarde l’âme, les périls touchent la vie temporelle — ses fidèles qui vont être initiés et associés à un si grand Mystère. Les Grâces de Dieu, en effet, ne sont pas sans ordre ni désunies entre elles. Elles se dessinent toutes sur un unique plan de prédestination, et c’est pour cela que Dieu ne nous accorde pas ses faveurs par intervalles et selon l’occasion qui nous pousse à les demander. Lui, dès le premier instant de notre existence, déroule un plan magnifique que l’amour seul Lui a inspiré. Tout vient à l’être en son temps, avec une splendeur, une magnificence, dignes de Dieu et de la noblesse de notre condition de fils de Dieu. Dieu nous traite, Il le dit Lui-même dans les saintes Écritures, avec un grand respect ; mais, dans le déroulement du programme de notre prédestination, Il ne fait rien de superflu, de désordonné, d’étranger. Une harmonie merveilleuse, un rythme ineffable, coordonne toutes les Grâces que Dieu nous accorde. Acunctis nos, quǽsumus, Dómine, reátibus et perículis propitiátus absólve : quos tanti mystérii tríbuis esse consórtes. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Nous Vous en supplions, Seigneur, soyez-nous propice : préservez de toute culpabilité et de tout péril ceux que Vous faites participer à un si grand Mystère. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
PRÉFACE DE LA SAINTE CROIX La Préface suivante est dite : a) comme Préface propre aux Messes du Temps du 1er Dimanche de la Passion jusqu’au Jeudi en la Cène du Seigneur ; aux Messes tant festives que votives de la Sainte Croix, de la Passion du Seigneur et d’un instrument de la Passion du Seigneur, du très précieux Sang de N.S. Jésus-Christ, du Très Saint Rédempteur ; b) comme Préface du Temps à toutes les Messes du Temps du 1er Dimanche de la Passion jusqu’au Mercredi de la Semaine Sainte qui n’ont pas de Préface propre.
Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus :
Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre salut, de Vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père Saint, Dieu Éternel et Tout-Puissant : Qui salútem humáni géneris in ligno Crucis constituísti : ut, unde mors oriebátur, inde vita resúrgeret : et, qui in ligno vincébat, in ligno quoque vincerétur : per Christum Dóminum nostrum.
Vous avez placé le Salut du genre humain dans le bois de la Croix : pour, là-même où la mort été née, y faire surgir la Vie : et pour que Celui qui vainquit par le bois, fut aussi vaincu par le bois : par le Christ Notre Seigneur. Per quem maiestátem tuam laudant Angeli, adórant Dominatiónes, tremunt Potestátes. Cæli cælorúmque Virtútes ac beáta Séraphim sócia exsultatióne concélebrant. Cum quibus et nostras voces ut admítti iúbeas, deprecámur, súpplici confessióne dicentes.
Par Lui les Anges louent votre Majesté, les Dominations Vous adorent, les Puissances se prosternent en tremblant. Les Cieux, les Vertus des cieux et les bienheureux Séraphins La célèbrent, unis dans une même allégresse. A leurs chants, nous Vous prions, laissez se joindre aussi nos voix pour proclamer dans une humble louange.
COMMUNION (psaume 26, 12) Les Juifs cherchaient Jésus pour Le mettre à mort ; cherchons-Le pour Le posséder et nous unir à Lui. Ne tradíderis me. Dómine, in animas persequéntium me : quóniam insurrexérunt in me testes iníqui, et mentíta est iníquitas sibi.
Ne me livrez pas ; Seigneur, à la merci de ceux qui me persécutent : des témoins iniques se sont élevés contre moi et l’iniquité a menti contre elle-même.
POSTCOMMUNION Dans la Collecte après la sainte Communion, nous prions le Seigneur de vouloir bien nous accorder de participer pour toujours dans le Ciel à l’abondance du don divin de laquelle Il nous a déjà comblés ; — c’est-à-dire non à quelque Grâce particulière, mais à la plénitude même de la Grâce ; bien plus, à l’Auteur de la grâce, Jésus, devenu notre don. La divine Eucharistie est en effet le gage de la gloire future, et l’union qui s’accomplit dans la communion entre l’âme et Dieu veut être consommée dans la vision béatifique. Divíni múneris largitáte satiáti, quǽsumus, Dómine, Deus noster : ut huius semper participatióne vivámus. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
L’âme rassasiée par la grandeur du don divin, nous Vous demandons instamment, Seigneur notre Dieu, de faire que nous vivions toujours de la participation à ce Mystère. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
ORAISON SUR LE PEUPLE Dans la Bénédiction de congé sur le peuple, nous supplions Dieu afin que sa droite toute-puissante protège l’armée suppliante des fidèles, la purifie du péché, l’instruise dans les voies spirituelles, et que le secours accordé dans le temps la pousse vers l’éternelle Félicité. L’Église demande ici quatre choses : avant tout, le secours particulier de Dieu, afin que l’âme puisse produire les actes de contrition et d’amour qui précèdent sa réconciliation et sa justification ; ensuite vient la purification du péché, moyennant l’infusion de la Grâce sanctifiante. Tout cela appartient à ce que l’ascèse appelle voie purgative. La voie illuminative vient ensuite, grâce à l’enseignement intérieur de l’âme par la lumière du Saint-Esprit, par-dessus tout dans l’oraison et dans la méditation. En dernier lieu vient la voie unitive, quand l’âme, encore voyageuse sur cette terre d’exil, expérimente déjà par anticipation, d’une certaine manière, le contact avec Dieu. Le Seigneur se l’unit définitivement, en sorte que la Grâce des noces contractées dans le temps aide l’âme à être fidèle à son Époux crucifié, qui, du haut de la Croix, l’invite au banquet de l’Éternité dans la demeure de son Père céleste. Orémus : Humiliáte cápita vestra Deo.
Prions : Humiliez vos têtes devant Dieu. Tueátur, quǽsumus, Dómine, déxtera tua pópulum deprecántem : et purificátum dignánter erúdiat ; ut, consolatióne præsénti, ad futúra bona profíciat. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Nous Vous en supplions, Seigneur, que votre droite protège le peuple qui Vous prie et qu’après l’avoir purifié elle l’instruise avec bonté, en sorte qu’au moyen d’une consolation présente, il avance vers les biens futurs. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.