Voici la retransmission vidéo de la « Sainte Messe du Samedi après les Cendres »(Sabbato Post Cineres) avec l’ensemble des Textes Liturgiques(Introït « Audivit Dominus » ; Collecte ; Lecture du prophète Isaïe 58, 9-14 sur le vrai culte ; Graduel psaume 26, 4 ; Évangile selon Saint Marc VI, 47-56 sur la tempête apaisée ; Offertoire psaume 118, 154 et 125 ; Secrète ; Préface du Carême ; Communion psaume 2, 11-12 ; PostCommunion ; Oraison sur le peuple) en latin et en français selon le Rite Tridentin de la Messe de Saint Pie V dite « Messe de Toujours » célébrée en l'église Saint Nicolas du Chardonnet à Paris par Monsieur l’Abbé Gabriel Billecocq
La Sainte Messe du Samedi après les Cendres (Sabbato Post Cineres) :
IIIème classe - Station à Saint-Tryphon – Ornements violets
Jusqu’à la fin du VIIe siècle, on ne célébrait pas la Messe en ce jour ; c'est pourquoi les chants de cette Messe sont empruntés au jour précédent, et la lecture d'Isaïe continue celle d'hier. L'Église, en ces premiers Jours de Carême, s'applique à nous donner une notion juste de la Pénitence, qui diffère de l'observance des Pharisiens et de celle des Musulmans.
INTROÏT (Psaume 29, 11) C’est avec une prière d’action de grâces sur les lèvres que nous nous rendons dans la Maison de Dieu. Pourquoi ces actions de grâces ? Nous remercions Dieu d’avoir eu pitié de nous. Que nous soyons dans les rangs des catéchumènes ou dans ceux des pénitents, c’est à la miséricorde de Dieu que nous devons d’avoir « été admis » au nombre de ses enfants. Récitons en entier le Psaume 29 ; c’est déjà un chant pascal ; il nous fera entrer dans le véritable esprit du Carême. Cet esprit n’est pas seulement un esprit de pénitence. Ce que veut surtout le Carême, c’est faire vivre en nous la Grâce du Baptême. Audivit Dominus, et misértus est mihi : Dóminus factus est adiútor meus.
Le Seigneur a entendu et Il a eu pitié de moi ; le Seigneur s’est fait mon protecteur. Ps. 29, 2 : Exaltábo te, Dómine, quóniam suscepísti me : nec delectásti inimícos meos super me.
Ps. 29, 2 : Je Vous exalterai, Seigneur, parce que Vous m’avez relevé et que Vous n’avez pas réjoui mes ennemis à mon sujet. V/. Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, sicut erat in principio, et nunc et semper, et in saecula saeculorum. Amen
V/. Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme Il était au Commencement, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il
Puis on répète l'antienne « Audivit Dominus ». Cette façon de répéter l'Introït s'observe pendant toute l'année.
COLLECTE L'Église a institué le Carême pour guérir notre âme et notre corps. Adésto, Dómine, supplicatiónibus nostris : et concéde ; ut hoc sollémne ieiúnium, quod animábus corporibúsque curándis salúbriter institútum est, devóto servítio celebrémus. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Écoutez favorablement, Seigneur, nos supplications et accordez-nous de célébrer avec soumission et dévotion ce Jeûne solennel qui a été salutairement institué pour la guérison de nos âmes et de nos corps. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
LECTURE du prophète Isaïe 58, 9-14 Isaïe s'adresse au peuple juif exilé à Babylone et lui promet, s'il pratique la charité, le retour triomphal dans la terre promise. La liturgie nous refait cette promesse : la lumière de la Foi sera plus intense dans l'âme, à mesure qu'elle avancera dans la perfection. Hæc dicit Dóminus Deus : Si abstúleris de médio tui caténam, et desíeris exténdere dígitum, et loqui quod non prodest. Cum effúderis esuriénti ánimam tuam, et ánimam afflíctam repléveris, oriétur in ténebris lux tua, et ténebræ tuæ erunt sicut merídies. Et réquiem tibi dabit Dóminus semper, et implébit splendóribus ánimam tuam, et ossa tua liberábit, et eris quasi hortus irríguus, et sicut fons aquárum, cuius non defícient aquæ. Et ædificabúntur in te desérta sæculórum : fundaménta generatiónis et generatiónis suscitábis : et vocáberis ædificátor sépium, avértens sémitas in quiétem. Si avérteris a sábbato pedem tuum, fácere voluntátem tuam in die sancto meo, et vocáveris sábbatum delicátum, et sanctum Dómini gloriósum, et glorificáveris eum, dum non facis vias tuas, et non invénitur volúntas tua, ut loquáris sermónem : tunc delectáberis super Dómino : et sustóllam te super altitúdines terræ, et cibábo te hereditáte Iacob, patris tui. Os enim Dómini locútum est.
Ainsi parle le Seigneur Dieu : Si tu bannis du milieu de toi le joug, le geste menaçant, les discours injurieux ; si tu donnes la nourriture à l’affamé, et si tu rassasies l’âme affligée ; Ta lumière se lèvera au sein de l’obscurité, et tes ténèbres brilleront comme le midi. Et le Seigneur te guidera perpétuellement, Il rassasiera ton âme dans les lieux arides. Il donnera de la vigueur à tes os ; tu seras comme un jardin bien arrosé, comme une source d’eau vive, qui ne tarit jamais. Tes enfants rebâtiront tes ruines antiques ; tu relèveras des fondements posés aux anciens âges ; on t’appellera le réparateur des brèches, le restaurateur des chemins, pour rendre le pays habitable. Si tu t’abstiens de fouler aux pieds le sabbat, en t’occupant de tes affaires en mon saint jour, et que tu appelles le sabbat les délices, vénérable le Saint Jour du Seigneur, et que tu l’honores en ne poursuivant point tes voies, en ne te livrant pas à tes affaires et à de vains discours ; Alors tu trouveras tes délices dans le Seigneur, et je te transporterai comme en triomphe sur les hauteurs du pays, et je te ferai jouir de l’héritage de Jacob, ton père ; car la bouche de Seigneur a parlé.
GRADUEL (psaume 26, 4) Prière du pécheur qui désire rentrer à la Maison paternelle : Unam pétii a Dómino, hanc requíram, ut inhábitem in domo Dómini.
Il est une chose que j’ai demandé au Seigneur, et je la rechercherai uniquement : c’est d’habiter dans la Maison du Seigneur. V/. Ut vídeam voluptátem Dómini, et prótegar a templo sancto eius.
V/. Pour contempler les délices et être protégé par son saint Temple.
ÉVANGILE (Marc VI, 47-56) Jésus calme la tempête et guérit les malades. Il apaise dans l'âme le tumulte des passions, si l'âme le laisse agir en elle. Le choix de cet Évangile est en relation avec les nombreux Miracles que les fidèles obtenaient à la tombe du Martyr titulaire de la Basilique où se fait la station. + Sequéntia sancti Evangélii secundum Marcum VI, 47-56
Lecture du Saint Évangile selon Saint Marc VI, 47-56 In illo témpore : Cum sero esset, erat navis in médio mari, et Iesus solus in terra. Et videns discípulos suos laborántes in remigándo (erat enim ventus contrárius eis), et circa quartam vigíliam noctis venit ad eos ámbulans supra mare : et volébat præteríre eos. At illi, ut vidérunt eum ambulántem supra mare, putavérunt phantásma esse, et exclamavérunt. Omnes enim vidérunt eum, et conturbáti sunt. Et statim locútus est cum eis, et dixit eis : Confídite, ego sum, nolíte timére. Et ascéndit ad illos in navim, et cessávit ventus. Et plus magis intra se stupébant : non enim intellexérunt de pánibus : erat enim cor eórum obcæcátum. Et cum transfretássent, venérunt in terram Genésareth, et applicuérunt. Cumque egréssi essent de navi, contínuo cognovérunt eum : et percurréntes univérsam regiónem illam, cœpérunt in grabátis eos, qui se male habébant, circumférre ubi audiébant eum esse. Et quocúmque introíbat, in vicos vel in villas aut civitátes, in platéis ponébant infírmos, et deprecabántur eum, ut vel fímbriam vestiménti eius tángerent : et quotquot tangébant eum, salvi fiébant.
En ce temps-là, le soir étant venu, la barque était au milieu de la mer, et Jésus seul à terre. Voyant ses disciples qui avaient beaucoup de peine à avancer, car le vent leur était contraire, vers la quatrième veille de la nuit, Il vint vers eux en marchant sur la mer ; et Il voulait les devancer. Mais eux, Le voyant marcher sur la mer, crurent que c’était un fantôme et poussèrent des cris. Tous en effet Le virent et ils furent troublés. Aussitôt Il parla avec eux et leur dit : Prenez confiance, c’est moi, ne craignez point. Et Il monta auprès d’eux dans la barque, et le vent tomba. Ils étaient intérieurement au comble de la stupéfaction, car ils n’avaient pas compris pour les pains, et leur cœur était aveuglé. Ayant traversé, ils abordèrent à Génésareth et accostèrent. Quand ils furent sortis de la barque, (des gens) L’ayant aussitôt reconnu, parcoururent toute cette contrée, et l’on se mit à apporter les malades sur les grabats, partout où l’on apprenait qui Il était. Et partout où Il entrait, bourgs, ou villes, ou fermes, on mettait les malades sur les places, et on Le priait de leur laisser seulement toucher la houppe de son manteau ; et tous ceux qui pouvaient Le toucher étaient guéris.
OFFERTOIRE (psaume 118, 154 et 125) Pour répondre à l'invitation de Jésus à la perfection, nous avons besoin de sa Grâce. Dómine, vivífica me secúndum elóquium tuum : ut sciam testimónia tua.
Seigneur, rendez-moi la vie selon votre Parole, afin que je connaisse vos témoignages.
SECRÈTE Súscipe, Dómine, sacrifícium, cuius te voluísti dignánter immolatióne placári : præsta, quǽsumus ; ut, huius operatióne mundáti, beneplácitum tibi nostræ mentis offerámus afféctum. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Recevez, Seigneur, ce sacrifice par l’immolation duquel Vous avez voulu être dignement apaisé, et accordez-nous, s’il Vous plaît, qu’étant purifiés par sa vertu, nous Vous offrions en notre âme des sentiments qui Vous plaisent. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
PRÉFACE DU CARÊME La Préface du Carême (Præfatio de Quadragesima) suivante est dite jusqu’au samedi avant le Dimanche de la Passion inclus, selon les rubriques : Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus :
Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre salut, de Vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant :
Qui corporáli jejúnio vitia cómprimis, mentem élevas, virtútem largíris et prǽmia : per Christum Dóminum nostrum.
Vous qui, par le jeûne corporel, réprimez les vices, élevez l’âme, accordez la force et la récompense : par le Christ notre Seigneur.
Per quem maiestátem tuam laudant Angeli, adórant Dominatiónes, tremunt Potestátes. Cæli cælorúmque Virtútes ac beáta Séraphim sócia exsultatióne concélebrant. Cum quibus et nostras voces ut admítti iúbeas, deprecámur, súpplici confessióne dicentes.
Par Lui les Anges louent votre Majesté, les Dominations Vous adorent, les Puissances se prosternent en tremblant. Les Cieux, les Vertus des cieux et les bienheureux Séraphins La célèbrent, unis dans une même allégresse. A leurs chants, nous Vous prions, laissez se joindre aussi nos voix pour proclamer dans une humble louange.
COMMUNION (psaume 2, 11-12) La Crainte de Dieu nous sort de notre tiédeur et nous invite à la conversion. La confiance et le respect sont tous deux nécessaires pour recevoir le Christ. Mais la Communion, en retour, affermit notre volonté de suivre la route droite derrière Jésus. Servite Dómino in timóre, et exsultáte ei cum tremóre : apprehéndite disciplínam, ne pereátis de via iusta.
Servez le Seigneur avec crainte, et réjouissez-vous en Lui avec tremblement. Attachez-vous à la Doctrine pour que vous ne périssiez pas hors de la voie droite.
POSTCOMMUNION Cæléstis vitæ múnere vegetáti, quǽsumus, Dómine : ut, quod est nobis in præsénti vita mystérium, fiat æternitátis auxílium. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Nourris d’un don qui est le principe d’une vie céleste, nous Vous demandons instamment, Seigneur, que ce qui est pour nous un mystère dans la vie présente, nous devienne un secours pour parvenir à celle de l’éternité. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
ORAISON SUR LE PEUPLE Orémus : Humiliáte cápita vestra Deo.
Prions : Humiliez vos têtes devant Dieu. Fidéles tui, Deus, per tua dona firméntur : ut éadem et percipiéndo requírant, et quæréndo sine fine percípiant. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Que vos fidèles, ô Dieu, soient affermis par vos dons, afin qu’en les recevant, ils les recherchent encore, et qu’en les recherchant toujours plus, ils les reçoivent sans fin. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.