Voici la retransmission vidéo de la « Sainte Messe du Jeudi de la Quatrième Semaine du Carême » (Feria V Quarta in Quadragesima) avec l’ensemble des Textes Liturgiques(Introït « Lætetur cor quærentium Dominum » ; Collecte ; Lecture du livre des Rois IV. 4, 25-38 sur Élisée et le fils de la veuve ; Graduel psaume 73, 20-22 ; Évangile selon Saint Luc 7, 11-16 de Notre Seigneur Jésus-Christ sur la résurrection du fils de la veuve de Naïm ; Offertoire psaume 69, 2-4 ; Secrète ; Préface du Carême ; Communion psaume 70, 16-18 ; PostCommunion ; Oraison sur le peuple) en latin et en français selon le Rite Tridentin de la Messe de Saint Pie V dite « Messe de Toujours » célébrée en l'église Saint Nicolas du Chardonnet à Paris par Monsieur l’Abbé Michel Frament
La Sainte Messe du Jeudi de la Quatrième Semaine du Carême (Feria V Quarta in Quadragesima) :
IIIème classe - Station aux Saints-Sylvestre-et-Martin – Ornements violets
Les Lectures nous présentent aujourd'hui deux mères qui pleurent la mort de leur fils et deux résurrections ; ces mères sont l'image de l’Église pleurant notre mort par le péché. Saint Martin de Tours, dont la Basilique sert d'église stationnale, fut un thaumaturge très célèbre ; on rapporte, entre autres Miracles, qu'il ressuscita trois morts dans des circonstances analogues à celles des Résurrections que la Liturgie rappelle aujourd'hui.
INTROÏT (psaume 104, 3-4) « Cet Introït définit notre vocation : chercher Dieu sans nous lasser, avec persévérance. Nous sommes faits pour cela. Dieu est notre joie, notre force, et nous n'aurons de paix qu'en Le cherchant » (Dom Placide de Roton) Lætetur cor quærentium Dóminum : quǽrite Dóminum, et confirmámini : quǽrite fáciem eius semper.
Que le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur se réjouisse ! Cherchez le Seigneur, et soyez remplis de force, cherchez sans cesse son Visage. Ps. 104, 1 : Confitémini Dómino, et invocáte nomen eius : annuntiáte inter gentes ópera eius.
Ps. 104, 1 : Célébrez le Seigneur, et invoquez son Nom ; annoncez ses œuvres parmi les nations. V/. Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, sicut erat in principio, et nunc et semper, et in saecula saeculorum. Amen
V/. Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme Il était au Commencement, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il
Puis on répète l'antienne « Lætetur cor quærentium Dominum ». Cette façon de répéter l'Introït s'observe pendant toute l'année.
COLLECTE Dans la Collecte, identique à celle d’hier après la première Lecture, on invoque la joie du Saint-Esprit et une dévotion fervente, en faveur de ceux qui mortifient leur corps par le Jeûne. Il est impossible d’unir les consolations des sens et celles de l’esprit ; leurs goûts sont en parfaite opposition. Quand les sens jouissent, l’esprit devient comme obscurci par la fumée des passions charnelles ; au contraire, plus l’âme imprime dans la chair les stigmates de la Croix, plus elle se sent libre et pure, plus son regard est clair et perspicace. Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, quos ieiúnia votíva castígant, ipsa quoque devótio sancta lætíficet ; ut, terrénis afféctibus mitigátis, facílius cæléstia capiámus. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Faites, nous Vous en supplions, ô Dieu tout-puissant, que, nous mortifiant par ces jeûnes solennels, nous ressentions la joie d’une dévotion sainte, en sorte que l’ardeur de nos affections terrestres étant diminuée, nous goûtions plus aisément les choses du Ciel. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
LECTURE du livre des Rois IV. 4, 25-38 Élisée ressuscitant un mort en s'allongeant sur son cadavre, est l'image du Christ qui, pour nous ressusciter avec Lui, a voulu mourir comme nous. On rapporte qu'un disciple de Saint Martin étant mort en l'absence du Saint, celui-ci se prosterna en prière sur le corps du défunt et vit bientôt les membres du cadavre se ranimer et ses yeux s’ouvrir à la lumière. In diébus illis : Venit múlier Sunamítis ad Eliséum in montem Carméli : cumque vidísset eam vir Dei e contra, ait ad Giézi púerum suum : Ecce Sunamítis illa. Vade ergo in occúrsum eius, et dic ei : Recte ne ágitur circa te, et circa virum tuum, et circa fílium tuum ? Quæ respóndit : Recte. Cumque venísset ad virum Dei in montem, apprehéndit pedes eius : et accéssit Giézi, ut amovéret eam. Et ait homo Dei : Dimítte illam : ánima enim eius in amaritúdine est, et Dóminus celávit a me, et non indicávit mihi. Quæ dixit illi : Numquid petívi fílium a dómino meo ? Numquid non dixi tibi : Ne illúdas me ? Et ille ait ad Giézi : Accínge lumbos tuos, et tolle báculum meum in manu tua, et vade. Si occurrérit tibi homo, non salútes eum : et si salutáverit te quíspiam, non respóndeas illi : et pones báculum meum super fáciem púeri. Porro mater pueri ait : Vivit Dóminus et vivit ánima tua, non dimíttam te. Surréxit ergo, et secútus est eam. Giézi autem præcésserat ante eos, et posúerat báculum super fáciem púeri, et non erat vox neque sensus : reversúsque est in occúrsum eius, et nuntiávit ei, dicens : Non surréxit puer. Ingréssus est ergo Eliséus domum, et ecce, puer mórtuus iacébat in léctulo eius : ingressúsque clausit óstium super se et super púerum : et orávit ad Dóminum. Et ascéndit, et incúbuit super púerum : posuítque os suum super os eius, et óculos suos super óculos eius, et manus suas super manus eius : et incurvávit se super eum : et calefácta est caro púeri. At ille revérsus, de ambulávit in domo, semel huc atque illuc : et ascéndit et incúbuit super eum : et oscitávit puer sépties, aperuítque oculos. At ille vocávit Giézi, et dixit ei : Voca Sunamítidem hanc. Quæ vocáta ingréssa est ad eum. Qui ait : Tolle fílium tuum. Venit illa, et córruit ad pedes eius, et adorávit super terram : tulítque fílium suum, et egréssa est, et Eliséus revérsus est in Gálgala.
En ces jours-là une femme de Sunam vint trouver le prophète Élisée, sur la montagne du Carmel ; et, lorsque l’homme de Dieu l’eut aperçue de loin, il dit à Giézi son serviteur : Voilà cette Sunamite. Va au-devant d’elle, et dis-lui : Tout va-t-il bien pour vous, et pour votre mari, et pour votre fils ? Et elle lui répondit : Bien. Et lorsqu’elle fut arrivée auprès de l’homme de Dieu sur la montagne, elle lui saisit les pieds, et Giézi s’approcha pour l’éloigner. Mais l’homme de Dieu lui dit : Laisse-la ; son âme est dans l’amertume, et le Seigneur me l’a caché et ne me l’a pas révélé. Alors cette femme lui dit : Vous ai-je demandé un fils, mon seigneur ? Ne vous ai-je pas dit : Ne me trompez pas ? Élisée dit à Giézi : Ceins tes reins, prends mon bâton dans ta main, et pars. Si tu rencontres quelqu’un, ne le salue point ; et si quelqu’un te salue, ne lui réponds pas, et mets mon bâton sur le visage de l’enfant. Mais la mère de l’enfant dit à Élisée : Vive le Seigneur et vive votre âme, je ne vous quitterai pas. Il alla donc avec elle, et il la suivit. Cependant Giézi les avait précédés, et il avait mis le bâton sur le visage de l’enfant. Mais il n’y avait ni voix ni sentiment ! Il revint au-devant de son maître, et lui dit : L’enfant n’est pas ressuscité. Élisée entra donc dans la maison, et il trouva l’enfant mort couché sur son lit. Il ferma aussitôt la porte sur lui et sur l’enfant, et invoqua le Seigneur. Il monta alors sur le lit et se coucha sur l’enfant. Il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux et ses mains sur ses mains, et il se courba sur lui, et la chair de l’enfant fut échauffée. Et Élisée s’éloigna, alla ça et là dans la maison, puis il remonta sur le lit et se coucha sur l’enfant. Alors l’enfant éternua sept fois, et ouvrit les yeux. Élisée appela Giézi, et lui dit : Fais venir cette Sunamite, elle vint et entra dans la chambre. Élisée lui dit : Prenez votre fils. Et elle s’approcha de lui et se jeta à ses pieds et se prosterna contre terre et ayant pris son fils, elle s’en alla. Et Élisée retourna à Galgala.
GRADUEL (psaume 73, 20-22) Le Graduel est tiré du Psaume 73 et il est emprunté au Treizième Dimanche après la Pentecôte. L’alliance de Dieu est la promesse messianique faite à Abraham et aux patriarches ; cette promesse, à la différence de l’ancien pacte bilatéral conclu entre Dieu et les Juifs par l’intermédiaire de Moïse, a un caractère parfaitement gratuit et elle est irrévocable. Réspice, Dómine, in testaméntum tuum : et ánimas páuperum tuórum ne obliviscáris in finem.
Ayez égard, Seigneur, à votre alliance, et n’oubliez pas pour toujours les âmes de vos pauvres. V/. Exsúrge, Dómine, iúdica causam tuam : memor esto oppróbrii servórum tuórum.
V/. Levez-Vous, Seigneur, jugez votre cause, souvenez-Vous de l’outrage qu’endurent vos serviteurs.
ÉVANGILE (Luc 7, 11-16) « Si tes péchés sont si grands que tu ne peux pas les laver dans les larmes de pénitence, laisse ta mère l'Église pleurer pour toi. Elle supplie Dieu pour chacun d'entre vous, comme cette mère veuve pleurait pour son fils unique. Car elle souffre des douleurs spirituelles de mère, quand elle voit ses enfants, par leurs péchés mortels, se précipiter vers la mort » (Saint Ambroise) + Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam VII, 11-16
Lecture du Saint Évangile selon Saint Luc 7, 11-16 In illo témpore : Ibat Iesus in civitátem, quæ vocátur Naim : et ibant cum eo discípuli eius et turba copiósa. Cum autem appropinquáret portæ civitátis, ecce, defúnctus efferebátur fílius únicus matris suæ : et hæc vidua erat, et turba civitátis multa cum illa. Quam cum vidísset Dóminus, misericórdia motus super eam, dixit illi : Noli flere. Et accéssit et tétigit lóculum. (Hi autem, qui portábant, steterunt.) Et ait : Adoléscens, tibi dico, surge. Et resédit, qui erat mórtuus, et cœpit loqui. Et dedit illum matri suæ. Accepit autem omnes timor : et magnificábant Deum, dicéntes : Quia Prophéta magnus surréxit in nobis : et quia Deus visitávit plebem suam.
En ce temps-là, Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm ; et ses disciples allaient avec Lui, ainsi qu’une foule nombreuse. Et comme Il approchait de la porte de la ville, voici qu’on emportait un mort, fils unique de sa mère, et celle-ci était veuve ; et il y avait avec elle beaucoup de personnes de la ville. Lorsque le Seigneur l’eut vue, touché de compassion pour elle, Il lui dit : Ne pleure point. Puis Il s’approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s’arrêtèrent. Et Il dit : Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. Et le mort se mit sur son séant, et commença à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, en disant : Un grand prophète a surgi parmi nous, et Dieu a visité son peuple.
OFFERTOIRE (psaume 69, 2-4) L’Offertoire est pris du Psaume 69 et il était particulièrement cher à la piété des anciens Pères du désert, qui récitaient ce verset comme prière jaculatoire très souvent durant la journée. Le Cœur de Dieu ne sait pas résister à la voix d’un fils qui l’appelle à son secours, et nous avons le Seigneur à nos côtés toutes les fois que nous crions vers Lui avec amour. Dómine, ad adiuvándum me festína : confundántur omnes, qui cógitant servis tuis mala.
Seigneur, hâtez-Vous de me secourir : Qu’ils soient confondus tous ceux qui me veulent du mal.
SECRÈTE Purífica nos, misericors Deus : ut Ecclésiæ tuæ preces, quæ tibi gratæ sunt, pia múnera deferéntes, fiant expiátis méntibus gratióres. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Purifiez-nous, Dieu de miséricorde, en sorte que les prières de votre Église qui Vous sont toujours agréables, Vous deviennent plus agréables encore, nos offrandes pieuses Vous étant apportées avec des âmes libres de toute faute. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
PRÉFACE DU CARÊME La Préface du Carême (Præfatio de Quadragesima) suivante est dite jusqu’au samedi avant le Dimanche de la Passion inclus, selon les rubriques : Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus :
Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre salut, de Vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant :
Qui corporáli jejúnio vitia cómprimis, mentem élevas, virtútem largíris et prǽmia : per Christum Dóminum nostrum.
Vous qui, par le jeûne corporel, réprimez les vices, élevez l’âme, accordez la force et la récompense : par le Christ notre Seigneur.
Per quem maiestátem tuam laudant Angeli, adórant Dominatiónes, tremunt Potestátes. Cæli cælorúmque Virtútes ac beáta Séraphim sócia exsultatióne concélebrant. Cum quibus et nostras voces ut admítti iúbeas, deprecámur, súpplici confessióne dicentes.
Par Lui les Anges louent votre Majesté, les Dominations Vous adorent, les Puissances se prosternent en tremblant. Les Cieux, les Vertus des cieux et les bienheureux Séraphins La célèbrent, unis dans une même allégresse. A leurs chants, nous Vous prions, laissez se joindre aussi nos voix pour proclamer dans une humble louange.
COMMUNION (psaume 70, 16-18) En nous pardonnant nos péchés, Jésus rend la jeunesse à notre âme, comme Il rendit la vie au jeune homme de Naïm. Dómine, memorábor iustítiæ tuæ solíus : Deus, docuísti me a iuventúte mea : et usque in senéctam et sénium, Deus, ne derelínquas me.
Seigneur, je me rappellerai votre justice, la Vôtre seule ; ô Dieu, Vous m’avez instruit dès ma jeunesse, et jusqu’à la vieillesse et aux cheveux blancs, ô Dieu, ne m’abandonnez pas.
POSTCOMMUNION Dans la Collecte d’action de grâces, nous demandons que notre indignité et notre froideur dans la réception de la nourriture angélique du saint Autel, ne transforme pas en sujet de condamnation le Sacrement qui fut institué pour la rémission des péchés. La prière s’inspire du texte connu de Saint Paul dans la première Épître aux Corinthiens, là où il traite des sacrilèges qui, en recevant indignement l’Eucharistie : iudicium sibi manducant et bibunt. Cæléstia dona capiéntibus, quǽsumus, Dómine : non ad iudícium proveníre patiáris, quæ fidélibus tuis ad remédium providísti. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Nous Vous en supplions, Seigneur, ne souffrez pas que ces dons célestes tournent à la condamnation de ceux qui les reçoivent, car Vous les avez providentiellement donnés à vos fidèles comme un remède. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
ORAISON SUR LE PEUPLE Dans l’Oraison pour le renvoi du peuple, le Prêtre prie Dieu de détourner des fidèles les fautes qui les accablent, afin qu’à l’avenir leur conduite Lui soit toujours agréable, et qu’ils puissent se promettre la Grâce de sa protection. Tel est l’ordre parfait institué par Dieu : d’abord il faut écarter le péché, puis il est nécessaire d’agir en conformité avec les divins Commandements, et c’est seulement à ce prix que nous pouvons nous promettre les Faveurs de Dieu. Orémus : Humiliáte cápita vestra Deo.
Prions : Humiliez vos têtes devant Dieu. Pópuli tui, Deus, institútor et rector, peccáta, quibus impugnátur, expélle : ut semper tibi plácitus, et tuo munímine sit secúrus. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Ô Dieu, fondateur et guide de votre peuple, écartez de lui les fautes qui l’accablent, afin que Vous étant toujours agréable, il soit aussi en sécurité sous votre Protection. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.