Voici la retransmission vidéo de la « Sainte Messe du Troisième Dimanche du Carême » (Dominica Tertia in Quadragesima) célébrée et prêchée par Monsieur l’Abbé Jean-Pierre Boubée de la FSSPX en l'église Saint Nicolas du Chardonnet à Paris avec l’ensemble des Textes Liturgiques(Introït « Oculi mei semper ad Dóminum » ; Collecte ; Épître de Saint Paul Apôtre aux Éphésiens 5, 1-9 pour se conduire en fils de Lumière ; Graduel Ps 9, 20.4 ; Trait Ps 122, 1-3 ; Évangile selon Saint Luc 11, 14-28 sur le Règne de Dieu et celui de Satan ; Offertoire Ps 18, 9-12 ; Secrète ; Préface du Carême ; Communion Ps 83, 4-5 ; PostCommunion ; Oraison sur le Peuple ; …) en latin et en français selon le Rite Tridentin de la Messe de Saint Pie V dite« Messe Traditionnelle de Toujours »
Sainte Messe du 3ème Dimanche du Carême (Dominica Tertia in Quadragesima) :
1ère classe - Ornements violets - Station à Saint-Laurent-hors-les-murs
« Si c'est par le Doigt de Dieu que je chasse les démons, assurément le Royaume de Dieu est venu jusqu'à vous ».
« Ce Dimanche était pour les catéchumènes un jour de « scrutin » (réunion préparatoire au Baptême), au cours duquel se pratiquaient des exorcismes. La Station se fait à Saint-Laurent-hors-les-murs ; aussi presque tous les chants de la Messe font-ils allusion au martyr qui par sa confiance en Dieu, triompha des puissances du mal. Par le Baptême, nous nous sommes engagés à mener un semblable combat contre le mal (Épître) afin de ne pas retomber sous l'emprise du démon (Évangile), mais surtout pour vivre en Fils de Lumière.
INTROÏT : (Psaume 24, 15-16 et 1-2) Comme Saint Laurent aux prises avec ses persécuteurs, l'âme captive du péché tourne vers le Seigneur un regard suppliant :
Ps. 24, 15-16 : Oculi mei semper ad Dóminum, quia ipse evéllet de láqueo pedes meos : réspice in me, et miserére mei, quóniam únicus et pauper sum ego.
Ps. 24, 15-16 : Mes yeux sont constamment tournés vers le Seigneur ; car c’est Lui qui retirera mes pieds du filet : regardez-moi et ayez pitié de moi ; car je suis délaissé et pauvre.
Ps. 24, 1-2 : Ad te, Dómine, levávi ánimam meam : Deus meus, in te confído, non erubéscam.
Ps. 24, 1-2 : Vers Vous, Seigneur, j’ai élevé mon âme ; mon Dieu, je mets ma confiance en Vous, que je n’aie pas à rougir.
V/. Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, sicut erat in principio, et nunc et semper, et in saecula saeculorum. Amen (Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme Il était au Commencement, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il)
COLLECTE : Au moment de livrer une lutte aussi terrible à l’ennemi des hommes, l’Église, dans la Collecte, demande d’être assistée du Secours de la Droite de Dieu : QUǼSUMUS, omnípotens Deus, vota humílium réspice : atque, ad defensiónem nostram, déxteram tuæ maiestátis exténde. Per Dóminum nostrum.
NOUS Vous en prions, Dieu Tout-Puissant, ayez égard aux vœux de nos cœurs humiliés, et pour nous défendre, étendez le Bras de votre Majesté. Par Notre-Seigneur.
ÉPITRE : (Ephes. 5, 1-9) Les Chrétiens doivent vivre selon l'Exemple du Christ et être des témoins de la Lumière dans le monde. Le secret de cette divine imitation : aimer avec Lui et en Lui ce qu'Il aime :
Léctio Epístolæ beáti Páuli Apóstoli ad Ephésios
Lecture de l’Épître de Saint Paul Apôtre aux Éphésiens
FRATRES : Estóte imitatóres Dei, sicut fílii caríssimi : et ambuláte in dilectióne, sicut et Christus diléxit nos, et trádidit semetípsum pro nobis oblatiónem, et hóstiam Deo in odórem suavitátis. Fornicátio autem et omnis immundítia aut avarítia nec nominétur in vobis, sicut decet sanctos : aut turpitúdo aut stultilóquium aut scurrílitas, quæ ad rem non pértinet : sed magis gratiárum áctio. Hoc enim scitóte intelligéntes, quod omnis fornicátor aut immúndus aut avárus, quod est idolórum sérvitus, non habet hereditátem in regno Christi et Dei. Nemo vos sedúcat inánibus verbis : propter hæc enim venit ira Dei in fílios diffidéntiæ. Nolíte ergo éffici partícipes eórum. Erátis enim aliquándo ténebræ : nunc autem lux in Dómino. Ut fílii lucis ambuláte : fructus enim lucis est in omni bonitáte et iustítia et veritáte.
MES FRERES : Soyez donc les imitateurs de Dieu comme des enfants bien-aimés, et marchez dans l’amour, comme le Christ, qui nous a aussi aimés, et qui s’est livré Lui-même pour nous à Dieu, comme une Oblation et un Sacrifice d’agréable odeur. Que la fornication, et toute impureté, ou l’avarice ne soient pas même nommés parmi vous, comme il convient à des Saints ; non plus que ce qui est déshonnête, les propos insensés, les paroles bouffonnes, toutes choses qui sont malséantes ; qu’on entende plutôt des Actions de Grâces. Car, sachez-le bien, aucun fornicateur, aucun impudique, aucun avare, ce qui est une idolâtrie, n’a d’héritage dans le Royaume du Christ et de Dieu. Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est à cause de ces choses que la Colère de Dieu vient sur les hommes rebelles. N’ayez donc aucune part avec eux. Car vous étiez autrefois ténèbres ; mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de Lumière ; car le fruit de la Lumière consiste en toute sorte de Bonté, de Justice et de Vérité.
GRADUEL : (Psaume 9, 20.4) Malgré le triomphe apparent des persécuteurs, la Victoire finale reste entre les mains de Dieu. Lors de son martyre, Saint Laurent avait prédit le développement de l'Église qui, de fait, eut lieu au temps de Constantin : EXSURGE, Dómine, non præváleat homo : iudicéntur gentes in conspéctu tuo.
LEVEZ-VOUS, Seigneur ; que l’homme ne triomphe pas ; que les nations soient jugées devant votre Face.
V/. IN converténdo inimícum meum retrórsum, infirmabúntur, et períbunt a facie tua.
V/. PARCE que Vous avez fait retourner mon ennemi en arrière, ils vont être épuisés, et ils périront devant votre Face.
TRAIT : (Psaume 122, 1-3) Le Trait est formé du Psaume CXXIIe, cantique de confiance et d’humilité. L’aveu sincère de notre misère fait toujours descendre sur nous la Miséricorde de Dieu : AD te levávi óculos meos, qui hábitas in cælis.
J’ai levé les yeux vers Vous, qui habitez dans les Cieux.
V/. Ecce, sicut óculi servórum in mánibus dominórum suórum.
V/. Comme les yeux des serviteurs sont fixés sur les mains de leurs maîtres.
V/. Et sicut óculi ancíllæ in mánibus dóminæ suæ : ita óculi nostri ad Dóminum, Deum nostrum, donec misereátur nostri.
V/. Et comme les yeux de la servante sont fixés sur les mains de sa maîtresse, ainsi nos yeux sont tournés vers le Seigneur, notre Dieu, jusqu’à ce qu’Il ait pitié de nous.
V/. Miserére nobis, Dómine, miserére nobis.
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur, ayez pitié de nous.
ÉVANGILE : (Luc 11, 14-28) Cet « homme fort » qui sans cesse nous attaque et retient captives nos âmes, c'est le démon. Mais Jésus est ce « plus fort » qui seul peut nous aider à ne pas retomber sous son pouvoir. « Le lieu du combat entre Dieu et Satan, c'est l'âme humaine, à chaque instant de la vie. Il est donc nécessaire que l'âme laisse libre accès au Seigneur pour qu'Il la fortifie de tout côté et par toutes sortes d'armes » (Saint Padre Pio) :
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam
+ Suite du Saint Évangile selon Saint Luc
IN ILLO TEMPORE : Erat Iesus eíciens dæmónium, et illud erat mutum. Et cum eiecísset dæmónium, locútus est mutus, et admirátæ sunt turbæ. Quidam autem ex eis dixérunt : In Beélzebub, príncipe dæmoniórum, éicit dæmónia. Et alii tentántes, signum de cælo quærébant ab eo. Ipse autem ut vidit cogitatiónes eórum, dixit eis : Omne regnum in seípsum divísum desolábitur, et domus supra domum cadet. Si autem et sátanas in seípsum divísus est, quómodo stabit regnum eius ? quia dícitis, in Beélzebub me eícere dæmónia. Si autem ego in Beélzebub eício dæmónia : fílii vestri in quo eíciunt ? Ideo ipsi iúdices vestri erunt. Porro si in dígito Dei eício dæmónia : profécto pervénit in vos regnum Dei. Cum fortis armátus custódit átrium suum, in pace sunt ea, quæ póssidet. Si autem fórtior eo supervéniens vícerit eum, univérsa arma eius áuferet, in quibus confidébat, et spólia eius distríbuet. Qui non est mecum, contra me est : et qui non cólligit mecum, dispérgit. Cum immúndus spíritus exíerit de hómine, ámbulat per loca inaquósa, quærens réquiem : et non invéniens, dicit : Revértar in domum meam, unde exivi. Et cum vénerit, invénit eam scopis mundátam, et ornátam. Tunc vadit, et assúmit septem alios spíritus secum nequióres se, et ingréssi hábitant ibi. Et fiunt novíssima hóminis illíus peióra prióribus. Factum est autem, cum hæc díceret : extóllens vocem quædam múlier de turba, dixit illi : Beátus venter, qui te portávit, et úbera, quæ suxísti. At ille dixit : Quinímmo beáti, qui áudiunt verbum Dei, et custódiunt illud.
EN CE TEMPS-LA, Jésus chassait un démon, et ce démon était muet. Et lorsqu’Il eut chassé le démon, le muet parla, et les foules furent dans l’admiration. Mais quelques-uns d’entre eux dirent : C’est par Béelzébub, prince des démons, qu’Il chasse les démons. Et d’autres, pour Le tenter, Lui demandaient un Signe qui vînt du Ciel. Mais Lui, ayant vu leurs pensées, leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même sera dévasté, et la maison tombera sur la maison. Si donc Satan est aussi divisé contre lui-même, comment son règne subsistera-t-il ? Car vous dites que c’est par Béelzébub que je chasse les démons. Or si c’est par Béelzébub que je chasse les démons, par qui vos fils les chassent-ils ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais si c’est par le Doigt de Dieu que je chasse les démons, assurément le Royaume de Dieu est arrivé jusqu’à vous. Lorsque l’homme fort, armé, garde sa maison, ce qu’il possède est en paix. Mais si un plus fort que lui survient et triomphe de lui, il emportera toutes ses armes, dans lesquelles il se confiait, et il distribuera ses dépouilles. Celui qui n’est point avec moi est contre moi, et celui qui ne recueille pas avec moi dissipe. Lorsque l’esprit impur est sorti d’un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos ; et n’en trouvant pas, il dit : Je retournerai dans ma maison, d’où je suis sorti. Et quand il arrive, il la trouve balayée et ornée. Alors il s’en va, et prend avec lui sept autres esprits, plus méchants que lui, et entrant dans cette maison, ils y habitent. Et le dernier état de cet homme devient pire que le premier. Or il arriva, tandis qu’il disait ces choses, qu’une femme, élevant la voix du milieu de la foule, Lui dit : Heureux le Sein qui Vous a porté et les Mamelles qui Vous ont allaité. Mais Il dit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui La gardent.
OFFERTOIRE : (Psaume 18, 9-12) Pour ne pas retomber aux mains de l'homme fort, il nous faut rester vigilants et nous attacher aux Commandements du Seigneur : IUSTITIÆ Dómini rectæ, lætificántes corda, et iudícia eius dulci ora super mel et favum : nam et servus tuus custódit ea.
LES JUSTICES du Seigneur sont droites, Elles réjouissent les cœurs et ses Jugements sont plus doux que le miel, et qu’un rayon plein de miel ; aussi Votre serviteur les observe.
SECRÈTE : Dans la Secrète, l’Église exprime la confiance que Lui inspire le Sacrifice qui va s’offrir, et dont la vertu purifiante sur le Calvaire a effacé les péchés des hommes : HÆC hóstia, Dómine, quǽsumus, emúndet nostra delícta : et, ad sacrifícium celebrándum, subditórum tibi córpora mentésque sanctíficet. Per Dóminum.
NOUS Vous en supplions, Seigneur, que cette Hostie nous délivre de nos fautes et qu’Elle sanctifie les corps et les âmes de Vos serviteurs pour la Célébration de ce Sacrifice. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ.
PRÉFACE DU CARÊME : La Préface du Carême (Præfatio de Quadragesima) suivante est dite jusqu’au samedi avant le Dimanche de la Passion inclus, selon les rubriques : VERE dignum et iustum est, æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus :
Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre salut, de Vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant :
Qui corporáli jejúnio vitia cómprimis, mentem élevas, virtútem largíris et prǽmia : per Christum Dóminum nostrum.
Vous qui, par le jeûne corporel, réprimez les vices, élevez l’âme, accordez la force et la récompense : par le Christ notre Seigneur.
Per quem maiestátem tuam laudant Angeli, adórant Dominatiónes, tremunt Potestátes. Cæli cælorúmque Virtútes ac beáta Séraphim sócia exsultatióne concélebrant. Cum quibus et nostras voces ut admítti iúbeas, deprecámur, súpplici confessióne dicentes.
Par Lui les Anges louent votre Majesté, les Dominations Vous adorent, les Puissances se prosternent en tremblant. Les Cieux, les Vertus des cieux et les bienheureux Séraphins La célèbrent, unis dans une même allégresse. A leurs chants, nous Vous prions, laissez se joindre aussi nos voix pour proclamer dans une humble louange.
COMMUNION : (Ps 83, 4-5) L'Eucharistie est la « Demeure » sûre contre le démon et ses tentations : PASSER invénit sibi domum, et turtur nidum, ubi repónat pullos suos : altária tua, Dómine virtútum, Rex meus, et Deus meus : beáti, qui hábitant in domo tua, in sǽculum sǽculi laudábunt te.
LE passereau se trouve une maison, et la tourterelle un nid pour y placer ses petits ; que je trouve vos Autels, Seigneur des armées, mon Roi et mon Dieu. Heureux ceux qui habitent dans Votre maison ; ils Vous loueront dans les siècles des siècles.
POSTCOMMUNION : L’Église, dans la Postcommunion, supplie le Seigneur, au nom des Mystères auxquels les fidèles ont participé, de vouloir bien absoudre les pécheurs, et les délivrer des périls éternels qu’ils ont eu le malheur d’encourir : A CUNCTIS nos, quǽsumus, Dómine, reátibus et perículis propitiátus absólve : quos tanti mystérii tríbuis esse partícipes. Per Dóminum.
NOUS Vous supplions, Seigneur, de nous délivrer Miséricordieusement de toute faute et de tout danger, nous que Vous avez faits participants à un si grand Mystère. Par Notre-Seigneur.
ORAISON SUR LE PEUPLE : À toutes les Messes de Carême, en semaine, on ajoute après les postcommunions l'Oraison sur le Peuple. A l'invitation du Célébrant (ou, à la Messe Solennelle, du diacre, qui se tourne alors vers le peuple), les fidèles inclinent la tête : Orémus. Humiliáte cápita vestra Deo.
Prions. Humiliez vos têtes devant Dieu INCLINANTES se, Dómine, maiestáti tuæ, propitiátus inténde : ut, qui divíno múnere sunt refécti, cæléstibus semper nutriántur auxíliis. Per Dóminum.
Jetez un regard favorable, ô Seigneur, sur ceux qui s’inclinent devant votre Majesté, afin que ceux qui ont été nourris de Vos dons divins soient toujours soutenus par les Secours célestes.
Voir l’ensemble du déroulement de « l’Ordinaire de la Messe de Saint Pie V » en latin et en français avec des explications selon l’Ordo Missae de 1962 afin de mieux assister au Saint Sacrifice de la Messe